L'ennui mais pas que

Au bord de l’endormissement, dans une étape sans échappés ni bordures annoncées. Il s’est pourtant passé des choses. Cavendish n’a pas gagné à Montpellier, battu par André Greipel. Jour historique pour l’Afrique : Daryl Impey - le Sudaf - a pris le maillot jaune à son pote Simon Gerrans. Autre dossier qui commence à peser : celui des chutes.

On pourrait dire que c’est anecdotique, car samedi soir il sera retourné dans l’anonymat du peloton, mais Daryl Impey en jaune, c’est un évènement. Au bénéfice d’une petite cassure dans le final, le modeste sprinteur springboks (c’est pas facile à dire hein) a donc chipé en interne le « précieux » à Simon Gerrans. Il devient ainsi à Montpellier le premier coureur africain à enfiler la tunique jaune. Coïncidence, à Montpellier en 2007, son compatriote Rob Hunter avait lui apporté le premier succès d'étape à l'Afrique. Place de la Comédie, ça rigole pour les « Sudafs ». Concernant les coureurs d'Orica-GreenEdge, même quand ils ne gagnent pas ou ne plantent pas de bus sur une ligne d’arrivée, ils arrivent à tuer l’ennui. Merci à eux.

Un autre qui peut dire merci. C’est André Leducq. Certes « Dédé Gueule d’Amour » n’est plus des nôtres depuis plus de 30 ans mais il peut saluer de loin André Greipel. Le balèze de la Lotto Belisol a empêché Mark Cavendish d’atteindre la barre des 25 victoires d’étapes dans le Tour. L’échéance n’est que repoussée mais le coureur de l’entre-deux-guerres reste encore seul sur la troisième marche des vainqueurs d’étapes. Si l’étape fût inintéressante, le sprint, fût riche d’enseignements. Plus qu’une victoire de Greipel sur Cavendish, c’est le train Lotto-Belisol qui a battu celui d’Omega Pharma Quickstep aujourd’hui. Tel le dernier étage de la fusée, Le Gorille de Rostock a été merveilleusement lancé aux 250 mètres par ses sbires. Pendant ce temps là, le Cav, enfermé, isolé ou presque à la flamme rouge, se voyait contraint de sprinter avant le vrai sprint dans lequel il prendra la 4^ème place. Nul doute que les réglages seront revus dès demain à Albi.

Lotto qui rit, Lotto qui pleure. En effet, Jürgen Van Den Broeck n’a pu accompagner les siens au départ d’Aix-en-Provence ce matin. Le Belge, victime collatérale d’une chute à l’arrivée hier, souffrait trop du genou pour repartir. C’est un bel outsider du Tour qui s’en va très tôt : 4^ème en 2010 et 2012 (abandon sur chute déjà en 2011). Ces fameuses gamelles collectives ont donc favorisé le premier écrémage de quelques « noms ». Janez Brajkovic d'Astana, 9^ème du Tour 2012, est mal tombé dans les derniers kilomètres. Le coureur slovène ne repartira pas demain. Victime du même mal, son coéquipier suédois Fredrik Kessiakoff a lui aussi renoncé dans la journée.  Au bout de 6 jours, il ne sont plus que 6 Astana encore en course... Le contingent français n’est pas épargné : Nacer Bouhanni, victime de la même chute hier en plus d’une gastro, s’est résolu au même sort en cours d’étape. C’est le seul sprinteur tricolore de valeur qui disparait. Autre perte, Maxime Bouet n’est pas reparti ce matin. Le talentueux baroudeur-grimpeur d’AG2R la Mondiale souffre d’une fracture de l’avant bras. La route du Tour reste semée d’embûches.

Au classement de l’ennui, cette étape aura donc pris le maillot jaune. Heureusement que Lequipe.fr nous avait donné des devoirs de vacances pour nous occuper  http://www.lequipemag.fr/debats/votez/jeu/qui-est-la-plus-charmante-hotesse-du-tour/375/ . Mais promis, demain, on se projette déjà dans les Pyrénées.